25 juillet, 2006

La Pie et les oiseaux moqueurs

"Ce que le public te reproche, cultive-le, c'est toi."
- Jean Cocteau

A tous les fous de la terre
Tous les agitateurs
Provacateurs
Perturbateur
Fomentateurs
A toutes les têtes rondes
Qui par erreur
Sont formattées
Dans une boîte carrée
Et surtout, surtout
À tous ceux qui voient la réalité
Différemment,
Vous qui semblez
Sans morale et sans pitié
Envers le statu quo:
Merci de me déranger.

À tous ceux d'entre vous
Qui sont à tour de rôle
Critiqués
Glorifiés
Jugés
Écorchés
Esquintés
Je vous félicite
D'arriver à ne jamais
Vous faire ignorer.
Je vous félicite
De faire changer
le cours des choses
De propulser
La race humaine
Vers l'avant.

Si on vous traite de fou
J'y reconnais du génie
Parce que les gens comme vous
Qui sont assez fous
Pour penser
Qu'ils peuvent changer
Le monde
Le font vraiment.
S'il-vous-plaît
Ne vous taisez
Jamais.

20 juillet, 2006

Le rosier et les fines herbes

Depuis tout récemment, je jardine
Je passe beaucoup de temps à arroser
l'herbe et les fleurs
C'est long
Mais ça me fait penser.
Lorsque les fines herbes
ou le rosier
ne poussent plus
sèchent
se désèchent
se déracinent
et refusent de croître
Je me demande
Si ce n'est pas
Parce que j'arrose trop
Ou pas assez
Ou même s'il manque d'engrais.
Je ne blâme jamais
Ni les fines herbes
Ni le rosier
De ne pas pousser.

J'en suis aussi venue à penser
Qu'à l'opposé
J'avais facilement tendance
Surtout ces jours-ci
À blâmer autrui.
Je me demande en quoi
Mon attitude
Et mes tentatives de persuasion
Peuvent être positives.
Pourquoi je n'essaie pas plutôt
De comprendre,
Comme je sais le faire
Avec les fines herbes
Et le rosier?

Jardiner m'a fait réaliser que
Ce n'en qu'en comprenant
Un phénomène
Que je peux faire en sorte
De le voir évoluer.
Que je peux démontrer
Que j'aime.

19 juillet, 2006

Se leurrer

Courbée comme un cil
Fragile à tes battements
Je suis une larme qui fend
Plutôt qu'une bulle qui file

J'ai un nom que j'oublie
Je ne sais plus d'où je suis
Je me suis adoptée une vie
Mésadaptée en survie

Je me sauve à toute allure
Tu m'oublieras bien tout à l'heure
Consommant à pleine figure
Tout en surface heure après heure
Toutes les surfaces, leurre après leurre

Je suis une mer intérieure
Où des torrents d'amertume
M'ancrent dans mon écume
Et me diluent, en apesanteur

Le feu qui me trempe
Est une colère de grès
Comme la pierre qu'ils fendent
Mais tu ne la casses jamais

Je me sauve à toute allure
Tu m'oublieras bien tout à l'heure
Consommant à pleine figure
Tout en surface heure après heure
Toutes les surfaces, leurre après leurre

Quand je pense à hier
Je me fie sur demain
Pour que dans mes prières
Je ne flotte plus dans ta main