Comment font les autres

"Il n'y a pas de forêt sans arbres tordus" (dicton bulgare)

À tous ceux qui n'ont pas la frousse
Qui, face à la peur, la repoussent
À tous ceux que la vie éclabousse
Qui, malgré tout, encore se trémoussent

À vous qui supportez avec force
Des immodices trop atroces
Sans vous laisser rompre l'écorce

À chacun de vous que la vie écorche
Qui, chaque jour avec courage se raccrochent

Comment faites-vous?

Jour de congé

J'ai pris une journée de congé
J'ai déserté mon armée
Un grand régiment d'employés
Une main-d'oeuvre de macchabées.
Réserviste en permission
Ou fugitive en liberté
Je ne suis plus un soldat de plomb
Ne serait-ce que pour une journée.

J'en pouvais plus
De m'éventrer
Des fausses vertus
Des vices cachés
Je me suis permis une évasion
Une mainlevée à mon patron.

Le bruit des troupes en cadence
Dans mon exil toujours me hante
Il pèse lourd dans ma détente
En mainmorte se joue ma danse.
Je suis prise dans l'engrenage
Demain je retourne au front
Pour laisser d'autres quitter la cage
Sous la mainmise du bataillon.

J'en pouvais plus
De m'éventrer
Des fausses vertus
Des vices cachés
Je me suis permis une évasion
Une mainlevée à mon patron.

Comme une autre

Ton corps m'appelle
Ta bouche m'épelle
Tes mains me pèlent
Tu m'ensorcelles
Je t'adore
Ton regard me dore
Terrible sort
Car à l'aurore

Je sens ta menotte
Agripper mon poing
Sens-tu mon pied
Repousser le tien?
Tu me respires
Ta langues m'aspires
Tu ne m'inspires
Qu'un long soupire

Plus tu t'enfouies
Plus je m'enfuie
Tu es ma proie
Je t'absorbe en moi

Mon élan de gêne
Soudainement te freine
Qui est le fauve
Dans l'aube encore mauve?

Le désir est un piège
Un affreux manège
Le sacrilège
De mes nuit allègres
Prisonnière
Des plaisirs amers
Et comme une autre
Moi, je m'y vautre

Mon complément direct

Il a un passé imparfait,
N’envisage pas de futur simple
Si vous saviez, il me défait.

C’est un inconditionnel présent
J’en raffole et j’en suis folle
Si vous saviez, à tout instant.

C’est un impératif
Que nous soyons conjugués
Si vous saviez, c’est maladif.